Begonia afromigrata

Un spécimen mâle de la plante avait été récolté au Laos le 6 avril 1932 par le docteur et botaniste irlandais Arthur Francis George Kerr (1877-1942) à Muang Awn, près de Vang Vieng, dans la province de Vientiane.
Puis, de nouveau, c’est en Thaïlande que des plantes semblables furent récoltées, le 7 juillet 1973, Geesk et C. Phengkhlai ont récolté un spécimen mâle entre Kritee et Meung Chah dans la province de Kanchanaburi.
Dans cette même province de Kanchanaburi, le 26 juin 1974, Kai Larsen (1926-2012) et sa femme Supee Saksuwan (1939-) collectent un spécimen femelle à l’ouest de Sri Sawat.
C’est encore en Taïlande que le 7 juillet 1973 James F. Maxwell collecte un exemplaire de chaque sexe, les conditions de la récolte étant illisibles.
C’est en 2008 qu’une véritable campagne est mise en place pour collecter et étudier cette plante.
En Thaïlande, Pramote Triboun et son équipe collectent, le 11 novembre 2008 un exemplaire mâle à Phu Toei près de Sangkhla Buri.
Au Laos, Michele Rodda, Gugielmore et Simonsson collectent à Vang Vieng, dans la province de Vientane des exemplaires mâle et femelles en décembre 2008, puis le 26 avril 2010.

La population thaïlandaise s’étend sur le parc national de Khao Laem.
Au Laos, l’espèce semble plutôt commune entre 800 et 1 000 m dans les zones humides des montagnes calcaires autour de Vang Vieng.
Sans exception dans les notes de terrain, la plante est décrite comme épiphyte, poussant entre 5 et 15 m au-dessus du sol. Il a été noté qu’il poussait sur une espèce de Spondias (Anacardiaceae). Habituellement récolté sur des arbres morts ou des branches tombées en forêt sempervirente (plus rarement des feuillus) sur du calcaire, entre 600 m et 1900 m d’altitude. Trouvé plus souvent sur les troncs d’arbres que sur les petites branches. Les plantes cultivées à partir de boutures produisent toujours une ou plusieurs inflorescences mâles en premier, suivies ensuite par des inflorescences femelles.

 

L’espèce a été dénommée et décrite en décembre 2011 par J.J.F.E. de Wilde, M. Hughes, M. Rodda et D.C. Thomas dans Taxon volume 60, numéro 6, pages 1685 à 1692 dans un article ayant pour titre Dispersion intercontinentale pliocène d’Afrique vers l’Asie du Sud-Est mise en évidence par la nouvelle espèce Begonia afromigrata (Begoniaceae).
L’épithète spécifique fait référence au fait que cette espèce appartient à une section essentiellement africaine.
L’espèce appartient à la section Tetraphila, ainsi que 30 autres espèces qui sont toutes endémiques à l’Afrique.

Plante épiphyte, monoïque. Tiges généralement pendantes, atteignant 90 centimètres de long, ramifiées de façon lâche, s’enracinant parfois aux nœuds, profondément ridées sur la longueur, les parties juvéniles couvertes d’un indumentum, stipules modérément persistantes, étroitement triangulaires à ovales, en forme de bateau,pétiole cylindrique, pubescent étoilé, rouge verdâtre ou brunâtre, feuilles plutôt caduques précoces et souvent confinées à la partie supérieure de la tige, charnues, vert moyen terne dessus, vert pâle dessous, étroites légèrement inégales à la base à grandes généralement nettement obliques, étroitement oblongues à ovales, inflorescences axillaires, strictement unisexuées, inflorescences masculines et féminines cependant fréquemment simultanées sur la même branche.

Begonia afromigrata – Photo Wisnu Ardi

Begonia afromigrata correspond à un clade avec B. eminii (de l’est du Nigeria à l’ouest du Kenya), B. mannii Hook., B. oxyanthera Warb. et B. komoensis Irmsch. (tous d’Afrique tropicale occidentale). Ce résultat confirme l’origine africaine du nouveau taxon, avec une affinité pour Begonia eminii et B. mannii à laquelle B. afromigrata est le plus proche. Cela concorde avec les observations morphologiques et les comparaisons avec les descriptions de ces espèces faites par de Wilde en 2002.
Il s’agit du premier enregistrement transgressant les frontières continentales de l’une des 65 sections actuellement acceptées dans le genre Begonia. Une phylogénie moléculaire datée place la séparation des nouvelles espèces asiatiques de leurs congénères africains du Miocène supérieur au Pléistocène inférieur. Comme l’espèce est un épiphyte hygromésophile limité à la forêt tropicale, aucun couloir de migration convenable n’existait à cette époque et la cause de la disjonction afro-asiatique est probablement due à un seul événement de dispersion à longue distance à travers l’océan Indien. La découverte de Begonia afromigrata souligne l’importance du hasard dans l’assemblage des flores tropicales.

Begonia afromigrata – Photo Wisnu Ardi

 

A male specimen of the plant was collected in Laos on April 6, 1932 by Irish doctor and botanist Arthur Francis George Kerr (1877-1942) at Muang Awn, near Vang Vieng, in the province of Vientiane.
Then, again, it is in Thailand that similar plants were harvested, on July 7, 1973, Geesk and C. Phengkhlai collected a male specimen between Kritee and Meung Chah in the province of Kanchanaburi.
In the same province of Kanchanaburi, on June 26, 1974, Kai Larsen (1926-2012) and his wife Supee Saksuwan (1939-) collected a female specimen west of Sri Sawat.
It is still in Taiwan that on July 7, 1973 James F. Maxwell collected a copy of each sex, the conditions of the harvest being illegible.
It was in 2008 that a real campaign was set up to collect and study this plant.
In Thailand, Pramote Triboun and his team collected, on November 11, 2008, a male copy in Phu Toei near Sangkhla Buri.
In Laos, Michele Rodda, Gugielmore and Simonsson collected male and female copies in Vang Vieng, in the province of Vientane in December 2008, then on April 26, 2010.
The Thai population extends over the Khao Laem National Park.
In Laos, the species seems rather common between 800 and 1000 m in the wetlands of the limestone mountains around Vang Vieng.
Without exception in the field notes, the plant is described as an epiphyte, growing between 5 and 15 m above the ground. It has been noted that it grows on a species of Spondias (Anacardiaceae). Usually harvested from dead trees or fallen branches in evergreen forest (more rarely hardwoods) on limestone, between 600 m and 1900 m altitude. Found more often on tree trunks than on small branches. Plants grown from cuttings always produce one or more male inflorescences first, then followed by female inflorescences.
The species was named and described in December 2011 by J.J.F.E. de Wilde, M. Hughes, M. Rodda and D.C. Thomas in Taxon volume 60, number 6, pages 1685 to 1692 in an article entitled Pliocene intercontinental dispersion from Africa to Southeast Asia highlighted by the new species Begonia afromigrata (Begoniaceae).
The specific epithet refers to the fact that this species belongs to an essentially African section.
The species belongs to the Tetraphila section, as well as 30 other species which are all endemic to Africa.
Epiphytic, monoecious plants. Stems generally drooping, up to 90 cm long, loosely branched, sometimes rooting at nodes, deeply wrinkled over the length, juvenile parts covered with an indumentum, moderately persistent stipules, narrowly triangular to oval, boat-shaped , cylindrical petiole, starry pubescent, reddish green or brownish, rather deciduous leaves early and often confined to the upper part of the stem, fleshy, dull medium green above, pale green below, narrow slightly uneven at the base to large generally clearly oblique, narrowly oblong to oval, axillary inflorescences, strictly unisexual, male and female inflorescences, however frequently simultaneous on the same branch.
Begonia afromigrata corresponds to a clade with B. eminii (from eastern Nigeria to western Kenya), B. mannii Hook., B. oxyanthera Warb. and B. komoensis Irmsch. (all from West tropical Africa). This result confirms the African origin of the new taxon, with an affinity for Begonia eminii and B. mannii to which B. afromigrata is closest. This is consistent with morphological observations and comparisons with descriptions of these species made by de Wilde in 2002.
It is the first recording to cross the continental borders of one of the 65 sections currently accepted in the genus Begonia. A dated molecular phylogeny places the separation of the new Asian species from their African congeners from the Upper Miocene to the Lower Pleistocene. As the species is a hygromesophilic epiphyte limited to the rainforest, no suitable migration corridor existed at that time and the cause of the Afro-Asian disjunction is probably due to a single event of long distance dispersal across the Indian Ocean. The discovery of Begonia afromigrata highlights the importance of chance in the assembly of tropical flora.

 

 

 

 

 

Begonia albomaculata

La plante a été découverte au Pérou le 25 novembre 1898 dans la Pampa del Sacramento, entre le fleuve Ucayali et le fleuve Huallaga, près de la frontière des régions de Loreto et de San Martín, par le botaniste suisse Jacques Huber (1867-1914).

La première description de cette espèce a été publiée en 1906 par le botaniste Anne Casimir Pyramus de Candole (1836-1918) dans le Boletim do Museu Goeldi (Museu Paraense) de Historia Natural e Ethnographia N° 4 à la page 593.
L’épithète spécifique, albomaculata, signifie « à taches blanches ».
L’espèce faisait partie de la section Cyathocnemis mais désormais elle appartient à la section Knesebeckia, Groupe III, le « maynensis group« .

Lyman Bradford Smith (1904 – 1997) et Bernice Giduz Schubert (1913 – 2000) en 1941 ont fourni une clef d’identification des Begonias du Pérou dans : J. F. Macbride (ed.), Flora of Peru. Publ. Field Mus. Nat. Hist., Bot. Ser. 13(4/1) pages 181 à 202. Mais pour cette espèce, ils estiment avoir des informations insuffisantes pour la décrire.
Il faut donc attendre 1984 et la publication de Lyman Bradford Smith et Dieter Carl Wasshausen, dans Phytologia 54 : Notes on Begoniaceae – III pour avoir une description exhaustive de la plante, d’après l’herbier des plantes de l’Équateur. Ce matériel est distinct du type de Begonia albomaculata C.DC et représente un taxon non décrit très proche de Begonia tiliifolia C.DC.

Peter W. Moonlight, Mark Hughes & Mark C. Tebbitt ont publié le 9 mars 2017 un travail de comparaison avec les espèces proches, dans lequel figure une clef d’identification qui est la bienvenue (Taxonomy of Begonia albomaculata and description of two new species endemic to PeruEdinburgh Journal of Botany).

Ce bégonia est originaire de l’Équateur et du Pérou.
Synonyme : Begonia mayasiana L.B.Sm. & B.G.Schub. a longtemps été considéré comme un synonyme, mais de nos jours, il est de nouveau considéré comme une espèce particulière.

Begonia albomaculata C.DC. – Pérou : District d’Aramango, Province de Bagua, Amazonas.
Photo : Peter W.Moonlight

Petit arbuste de 20 à 20 centimètres de haut, tige dressée, souple, succulente, pas ou peu ramifiée, stipules persistantes lancéolées, feuilles alternes regroupées vers le sommet de la tige, fortement asymétriques, elliptique à ovale, base cunéiforme à arrondie sur le côté étroit, largement arrondie sur le côté large, bords irrégulièrement dentés avec une dent de 1 mm au bout chaque nervure majeure et un poil court à la pointe de chaque dent, surface supérieure vert foncé, parfois avec de petites mouchetures blanches, surface inférieure vert; 6 à 9 nervures palmées-pennées, inflorescences axillaires provenant de l’aisselle de la plupart des feuilles et souvent persistantes, cyme dichotomique ramifiée 4 à 8 fois, fleurs mâles à 4 tépales blancs, les extérieurs largement ovales, les intérieurs étroitement ovales, fleurs femelles à 5 tépales blancs, capsule à trois ailes inégales, la plus grade triangulaire, les plus petites à base arrondie. Floraison toute l’année. Plante terrestre, très répandue, que l’on rencontre généralement sur des pentes rocheuses près des ruisseaux dans la forêt tropicale, entre 220 et 900 mètres d’altitude.

Begonia albomaculata C.DC. – Pérou: District de Caynarachi, Province de Lamas, San Martín.
Photo : Peter W.Moonlight

En fleur ou en fruit, Begonia albomaculata est facile à distinguer de B. chemillenensis. Les fleurs mâles ont environ deux fois plus d’étamines de Begonia chemillenensis et les fruits et les fleurs mâles de B. albomaculata sont nettement plus gros (les plus grands tépales de B. albomaculata atteignent 22 mm, tandis que ceux de B. chemillenensis atteignent 12 mm). L’identification des spécimens stériles peut être plus difficile.

Begonia albomaculata C.DC. – Pérou: District de Padre Abad, Province de Padre Abad, Ucayali.
Photo : Peter W.Moonlight

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The plant was discovered in Peru on November 25, 1898 in the Pampa del Sacramento, between the Ucayali River and the Huallaga River, near the Loreto and San Martín border, by the Swiss botanist Jacques Huber (1867-1914) .
The first description of this species was published in 1906 by the botanist Anne Casimir Pyramus de Candole (1836-1918) in the Boletim do Museu Goeldi (Museu Paraense) of Historia Natural and Ethnographia No. 4 on page 593.
The specific epithet, albomaculata, means « white spots ».
The species was part of the Cyathocnemis section but now belongs to the Knesebeckia section, Group III, the « maynensis group« .
Lyman Bradford Smith (1904 – 1997) and Bernice Giduz Schubert (1913 – 2000) in 1941 provided a key to identifying Begonias from Peru in: J. F. Macbride (ed.), Flora of Peru. Publ. Field Mus. Nat. Hist., Bot. Ser. 13 (4/1) pages 181 to 202. But for this species, they consider that they have insufficient information to describe it.
It is therefore necessary to wait until 1984 and the publication of Lyman Bradford Smith and Dieter Carl Wasshausen, in Phytologia 54: Notes on Begoniaceae – III to have an exhaustive description of the plant, according to the herbarium of the plants of Ecuador. This material is distinct from the type of Begonia albomaculata C.DC and represents an undescribed taxon very close to Begonia tiliifolia C.DC.
Peter W. Moonlight, Mark Hughes and Mark C. Tebbitt published on March 9, 2017 a comparison work with closely related species, which includes a key of identification which is welcome (Taxonomy of Begonia albomaculata and description of two new species endemic to Peru – Edinburgh Journal of Botany).
This species is native to Ecuador and Peru.
Synonym: Begonia mayasiana L.B.Sm. & B.G.Schub. has long been considered a synonym, but nowadays it is again considered a particular species.
Small shrub 20 to 20 cm high, stem dréssée, supple, succulent, not or little branched, stipules persistent lanceolate, alternating leaves grouped towards the top of the stem, strongly asymmetrical, elliptic to oval, cuneiform base with rounded on the side narrow, broadly rounded on the broad side, irregularly toothed margins with a tooth of 1 mm at the end each major vein and a short hair at the tip of each tooth, upper surface dark green, sometimes with small white speckles, lower green surface; 6 to 9 veins palmate-pinnate, axillary axillary inflorescences from most leaves and often persistent, branched dichotomous cyme 4 to 8 times, male flowers to 4 white tepals, broad oval exteriors, narrowly ovate interiors, flowers females with 5 white tepals, capsule with three unequal wings, the most triangular grade, the smallest with a rounded base. Flowering all year. Terrestrial plant, widespread, commonly found on rocky slopes near streams in the rainforest, between 220 and 900 meters above sea level.
In flower or fruit, Begonia albomaculata is easy to distinguish from B. chemillenensis. The male flowers have about twice as many stamens of Begonia chemillenensis and the fruit and male flowers of B. albomaculata are much larger (the largest tepals of B. albomaculata are 22 mm, whereas those of B. chemillenensis 12 mm). The identification of sterile specimens may be more difficult.

 

 

Begonia bella

Begonia bella – Photo Ronit Band

La plante a été collectée à Namtok Ra Man Waterfall, et est probablement endémique à cette région. C’est une herbe lithophyte, poussant sur des roches granitiques mouillées par des ruisseaux très ombragés dans une forêt à feuillage persistant, à l’altitude de 50 mètres.

L’espèce a été décrite en 2012 par Thamarat Phutthai, Mark Hugues et Kitichate Sridith dans le Edinburgh Journal of Botany, volume 69, numéro 2, pages 287 à 292.

Plante de 13 à 30 centimètres de hauteur, tubercules globuleux à nombreuses racines fibreuses, tiges succulentes, brillantes, glabres, vert pâle avec de courtes rayures rouges, feuilles alternes, succulentes, asymétriques, vert pâle, brillante, irisée, revers glabre, blanc verdâtre, bord irrégulièrement denté, apex acuminé; nervures palmée-pennées, stipules persistantes, vert pâle, lancéolées, inflorescences axillaires mais apparaissant terminales en raison de l’absence de ramifications supplémentaires, fleurs roses, plus ou moins claires. Floraison de mai à novembre.

Begonia bella – Photos Ronit Band

Sur le plan végétatif, cette espèce ressemble le plus au Begonia integrifolia Dalzell, mais elle présente des bords dentés dentée (non entiers).

The plant was collected at Namtok Ra Man Waterfall, and is probably endemic to this region. It is a lithophyt herb growing on granitic rocks moistened by shady streams in an evergreen forest at an altitude of 50 meters.
The species has been described in 2012 by Thamarat Phutthai, Mark Hugues and Kitichate Sridith in the Edinburgh Journal of Botany, Volume 69, Number 2, pages 287-292.
Plant 13 to 30 centimeters tall, globular tubercles with many fibrous roots, succulent, shiny, glabrous stems, pale green with short red stripes, alternate leaves, succulent, asymmetrical, pale green, shiny, iridescent, hairless lapel, greenish-white irregularly dentate margin, acuminate apex; webbed-pinnate veins, persistent stipules, pale green, lanceolate, axillary inflorescences but appearing terminal because of the absence of additional branches, pink flowers, more or less clear. Flowering from May to November.
On a vegetative level, this species most closely resembles Begonia integrifolia Dalzell, but has toothed (not integer) toothed edges.

 

 

Begonia beludruvenea

La plante a été découverte dans la partie occidentale de Sumatra le 22 juillet 2009, près de Bukit Sebelah, à l’altitude de 400 mètres, par Mark Hughes et Ahmad Taufiq, où elle pousse sur des talus de sol argileux abrupts et ombragés sur la roche calcaire.

Elle a été dénommée et décrite en 2015 par Mark Hugues dans European Journal of Taxonomy numéro 167, pages 7 et 8, dans un article titré Further discoveries in the ever-expanding genus Begonia (Begoniaceae): fifteen new species from Sumatra, pages 1 à 40.
L’épithète est dérivée du mot indonésien pour velours, beludru, se référant aux poils rouges denses sur les nervures.
L’espèce fait partie de la section Bracteibegonia.

 

Plante caulescente érigée à faible croissance de 15 cm de hauteur, tige vouvrte de poils charnus rouges, stipules persistantes, poilues à la base, lancéolés allongés, l’apex se terminant par un poil fin, feuilles obovale-oblongue à elliptique, asymétrique, base cordée, oblique, lobes chevauchant légèrement, surface supérieure vert foncé, parfois avec une irisation bleue, glabre ou avec des soies clairsemées, dessous vert plus pâle, poils raides rouges sur les nervures palmée, bord denté-crénelé, apex obtus à aigu, inflorescence terminale en cyme comprimée avec 4 fleurs, 2 mâles et 2 femelles, blanches, fruit recourbé sur un pédicelle rigide avec 3 ailes inégales.

Les poils rouge velouté sur la tige et les nervures sont distinctifs de B. beludruvenea, l’espèce la plus roche est B. verecunda M. Hughes du parc national de Gunung Leuser pour ce qui est de son port et de la forme de sa feuille, mais les poils sont plus denses et flasques, les fleurs mâles sont légèrement plus grandes et ont 2 (pas 4) tépales, et les styles sont plus longs dans les fleurs femelles.
B. verecunda n’a pas été répertorié dans le calcaire, alors que B. beludruvenea est une espèce endémique des sols calcaire.

The plant was discovered in the western part of Sumatra on July 22, 2009, near Bukit Sebelah, at an altitude of 400 meters, by Mark Hughes and Ahmad Taufiq.
It was named and described in 2015 by Mark Hugues in European Journal of Taxonomy number 167, pages 7 and 8, in an article entitled Further discoveries in the ever-expanding genus Begonia (Begoniaceae): fifteen new species from Sumatra, pages 1 to 40.
The epithet is derived from the Indonesian word for velvet, beludru, referring to the dense red hairs on the veins.
This species is in the Bracteibegonia section.
Erect caulescent plant with low growth of 15 cm in height, vouvrte stem of red fleshy hairs, persistent stipules, hairy at base, elongated lanceolate, apex terminating in fine hair, leaves obovate-oblong to elliptic, asymmetrical, base cordate, oblique, lobes slightly overlapping, upper surface dark green, sometimes with blue iridescence, glabrous or with sparse bristles, paler green underparts, red stiff hairs on webbed veins, dentate-serrated edge, obtuse-to-acute apex, inflorescence terminal in compressed cyme with 4 flowers, 2 males and 2 females, white, fruit curved on a rigid pedicel with 3 unequal wings.
The velvety red hairs on the stem and veins are distinctive of B. beludruvenea, the most rocky species is B. verecunda M. Hughes of Gunung Leuser National Park for its port and leaf shape, but the hairs are denser and flaccid, the male flowers are slightly larger and have 2 (not 4) tepals, and the styles are longer in the female flowers.
B. verecunda has not been recorded in limestone, while B. beludruvenea is endemic to calcareous soils.

Begonia blancii

Cette espèce a été découverte par Patrick Blanc avec Rosario Rubite aux Philippines, à Palawan, en route vers les cascades de Bulalakaw, à environs 25 kilomètres à l’est de El Nido, à 300-400 mètres d’altitude.

En mai 2011, après la publication de la nouvelle espèce, les deux botanistes sont revenus voir ce Begonia en compagnie de Mark Hughes, l’un des auteurs de la publication.

La description de cette nouvelle espèce a été publiée dans Botanical Studies N° 52, pages 203 à 209, en mars 2011. Les auteurs sont Mark Hugues, Rosario Rivera Rubite, Yoshiko Kono, et Ching-I Peng (1950 – 2018).
L’espèce a été dénommée en l’honneur du botaniste Patrick Blanc.
L’espèce fait partie de la section Diploclinium.

Rosario Rubite, Mark Hughes, Pascal Héni et Patrick Blanc dans le biotope du Begonia blancii, Palawan, Mai 2011
Photo copyright Patrick Blanc

La plante pousse à l’état naturel sur des rochers humides, sur les berges, toujours à proximité de l’eau et fleurit rose tout l’automne et l’hiver.

Ce Begonia a des feuilles triangulaires et charnues. J’ai observé que les diverses formes décrites selon les couleurs de feuilles ne sont pas fixées, une plante à  feuillage sombre, produira un jour ou l’autre des feuilles vertes, sans que l’on sache pourquoi, et les boutures d’une forme spécifique, donnent parfois une autre couleur de feuillage.

Cette plante reste une espèce délicate à cultiver, et demande une certaine dextérité.

Excellente plante pour mur végétal d’intérieur ou terrarium. Garder à température constante (entre 18 et 25 °C et avec un fort taux d’humidité).

Je cultive cette espèce à partir d’un semis de graines, méthode qui est toutefois longue, délicate avec beaucoup de pertes, mais qui permet d’obtenir des plants plus forts génétiquement, et à partir de boutures de diverses formes repérées, mais cette méthode a l’inconvénient de reproduire des plantes avec les mêmes faiblesse génétiques.

Begonia blancii âgé de 5 mois après le semis. J’ai trouvé comme astuce de poser mes plantules sur un petit bloc de tuf, et ainsi éviter la fonte qui décimait mes plants après le repiquage.

Dans le grand terrarium, j’ai essayé de lui donner des conditions qui ressemblent le plus possible à ses conditions dans la nature : sur un rocher non calcaire, couvert de mousse, à proximité de l’eau.

This species was discovered by Patrick Blanc with Rosario Rubite in the Philippines, in Palawan, en route to the Bulalakaw cascades, about 25 kilometers east of El Nido, 300-400 meters above sea level.
In May 2011, after the publication of the new species, the two botanists returned to see Begonia in the company of Mark Hughes, one of the authors of the publication.
The description of this new species was published in Botanical Studies No. 52, pages 203 to 209, in March 2011. The authors are Mark Hugues, Rosario Rivera Rubite, Yoshiko Kono, and Ching-I Peng.
The species was named in honor of the botanist Patrick Blanc.
The plant grows naturally on damp rocks, on the banks, always near the water and blooms pink throughout the autumn and winter.
This Begonia has triangular and fleshy leaves. I noticed that the various forms described in the colors of leaves are not fixed, a dark-leaved plant, will produce green leaves one day or another, without knowing why, and the cuttings of a specific form, sometimes give another color of foliage.
This plant remains a delicate species to cultivate, and requires a certain dexterity.
Excellent plant for indoor vegetal wall or terrarium. Keep at a constant temperature (between 18 and 25 ° C and with high humidity).
I cultivate this species from a seed, a method that is however long, delicate with a lot of losses, but which makes it possible to obtain plants stronger genetically, and from cuttings of various identified forms , but this method has the disadvantage of reproducing plants with the same genetic weakness.

Bibliographie :

Hughes, M., Rubite, R.R., Kono, Y. & Peng, C-I. (2011). Begonia blancii (sect. Diploclinium), a new species endemic to the Philippine island of Palawan. Botanical Studies 52:203-209

Begonia castilloi

Plante découverte par E. Drake del Castillo (1855-1904), le 23 avril 1915, à Callao près de Pena Blanca, province de Cagayan, Luzon aux Philippines, sur des rochers au dessus d’une rivière, à l’altitude de 100 mètres.

L’espèce a été dénommée et décrite en 1918 par Elmer Drew Merrill (1876-1956) dans le Philippine Journal of Science numéro 13, page 38.
L’espèce a alors été inclue dans la section Diploclinium.
L’épithète spécifique rend hommage à l’inventeur de l’espèce.

Récemment, les botanistes Rosario Rivera Rubite, Mark Hughes, Grecebio JD Alejandro, et Ching-I Peng (1950 – 2018) on décidé de réorganiser la section Diploclinium devenue au fil du temps une section de «poubelle» pour les espèces conservant des caractères pleisiomorphiques et manquant de nouveaux caractères synapomorphiques utilisés pour délimiter d’autres sections asiatiques du genre Begonia. Une partie de cette section large et polymorphe a donc été transférée à la section Baryandra dans un mouvement vers une classification plus naturelle pour le genre. Le résultat de ce travail a été publié en septembre 2013 dans un article titré Recircumscription of Begonia sect. Baryandra (Begoniaceae): evidence from molecular data publié dans la revue Botanical Studies.
A cette occasion, le Begonia castilloi Merr. a été classifié dans la section Baryandra.

Cladogram of a Bayesian phylogenetic analysis of nuclear ribosomal internal transcribed spacer DNA sequences from Begonia sect. Coelocentrum, Begonia sect. Leprosae (outgroups), Begonia sect. Ridleyella , Begonia sect. Reichenheimea and 21 out of 55 species in Begonia sect. Baryandra.

Petite plante rhizomateuse rampante,  aux habitudes saxatiles, qui affectionne les rochers moussus, petites feuilles arrondies, base cordée, avec une pointe à l’extrémité des feuilles, vert tendre, nervures plus claires, bordure finement et irrégulièrement dentelée.  Fleurs blanc pur portées par des tiges de 10 à 15 centimètres de long.

Multiplication par semis, bouture de rhizome, bouture de feuilles pédonculées, division des touffes.

 

Plant discovered by E. Drake del Castillo (1855-1904), April 23, 1915, in Callao near Pena Blanca, province of Cagayan, Luzon in the Philippines, on rocks over a river, at the altitude of 100 meters.
The species was named and described in 1918 by Elmer Drew Merrill (1876-1956) in the Philippine Journal of Science Number 13, page 38.
The species was then included in the Diploclinium section.
The specific epithet pays tribute to the inventor of the species.
Botanists Rosario Rivera Rubite, Mark Hughes, Grecebio JD Alejandro, and Ching-I Peng recently decided to reorganize the Diploclinium section, which has become a « garbage » section over time for species that retain pleomorphic characters and lack new characters. synapomorphic used to delimit other Asian sections of the genus Begonia. Part of this broad and polymorphic section has thus been transferred to the Baryandra section in a move towards a more natural classification for the genre. The result of this work was published in September 2013 in an article titled Recircumscription of Begonia sect. Baryandra (Begoniaceae): evidence from molecular data published in the journal Botanical Studies.
On this occasion, the Begonia castilloi Merr. has been classified in the Baryandra section.
Small creeping rhizomatous plant, with saxatile habits, which is fond of mossy rocks, small rounded leaves, base cordate, with a tip at the end of the leaves, tender green, paler ribs, finely edged and irregularly serrated border. Pure white flowers borne by stems 10 to 15 centimeters long.
Propagation by seedling, rhizome cuttings, cuttings of pedunculate leaves, division of tufts.

Begonia elnidoensis

La plante à été officiellement découverte aux Philippines le 4 Novembre 2011à El Nido, sur l’île de Palawan, sur une paroi rocheuse calcaire, semi-exposée, à l’altitude d’environs 2 mètres, par Ching-I Peng (1950 – 2018) et son équipe composée ce jour-là de Kuo-Fang Chung, Chien-I Huang, et Rosario Rivera Rubite.
Cependant, la plante était connue depuis juillet 1912, quand elle avait été récoltée par Eugenio Fenix (1883-1939) mais elle a longtemps été confondue avec Begonia wadei. En 2009, Patrick Blanc, est intrigué par cette espèce, en même temps qu’il découvre plusieurs autres espèces dans la région de Palawan (voir les photos ci-dessous), et deux ans plus tard, après de nombreuses discussions avec Mark Hugues, une expédition est programmée pour récolter ces plantes et les étudier officiellement.

La plante a été décrite en mai 2018 par C.-I Peng, Rosario Rubite et Che-Wei Lin dans PLOSone 10.1371: pages 10 à 15 dans un article ayant pour titre Chloroplast and nuclear DNA exchanges among Begonia sect. Baryandra species (Begoniaceae) from Palawan Island, Philippines, and descriptions of five new species auquel ont collaborés Mark Hughes, C.-I Peng, C-.W. Lin, Rosario Rubite, Patrick Blanc et K.-F. Chung .
L’épithète spécifique provient de El Nido, où l’espèce a été découverte pour la première fois.
L’espèce fait partie de la section Baryandra.

Plante à à tige épaisse. Tige non ramifiée, ascendante ou pendante d’une paroi rocheuse calcaire, jusqu’à 50 cm ou plus, ttipules persistantes, vert jaunâtre pâle ou rosâtre, largement ovales à ovales-triangulaires, feuilles alternes, en spirale au sommet de la tige, subcoriacée, succulente, vert vif ou marron foncé, nervures rougeâtres vers la base, au revers les feuilles sont vert pâle ou magenta avec les nervures saillantes, rouges, nervures palmées, inflorescences en panicule axillaire, bisexuée, à ramifications en cymes de 20 à 40 centimètres de long, fleurs blanches à rosâtre, capsule pendante, avec 3 ailes inégales.

Begonia elnidoensis est endémique des falaises calcaires coralliennes du nord de Palawan, à peu près au niveau de la mer. Le spécimen type a été collecté à El Nido, et il est également présent dans les îles Lagen et Miniloc et dans d’autres îles et îlots adjacents à El Nido, comme observé par certains des auteurs au cours d’une expédition en 2011.
Après avoir observé de nombreux individus à différents endroits, il est clair que cette espèce est potentiellement immortelle par l’émergence continue de nouvelles tiges à la base. De plus, l’impact sur la croissance de l’alternance des saisons sèche et humide est nettement visible sur les plante dans le milieu naturel.

L’espèce a été comparée à Begonia wadei, car les deux espèces ont une tige à tronc épais, se différenciant par des feuilles ovales très ou très subtriangulaires très largement élargies, cette dernière ayant des feuilles obliquement ovales, avec 3-4 nervures secondaires de chaque côté de la nervure centrale, avec des pétioles glabres comparés à ceux pubéruleux à tomenteux, une inflorescence mesurant 20–40 cm de longueur contre seulement 6–20 cm ainsi que des bractées et des capsules de tailles différentes.

Je n’ai jamais vu la plante en culture, mais nous avons de très belles photos partagées par Patrick Blanc (pour voir la série complète, cliquer ici)

Patrick Blanc cultive cette espèce dans le mur végétal dans sa maison. Il y pousse très bien mais sans fleurir ni marquer les différences saisonnières de longueurs d’entre- nœuds telles qu’il les décris dans l’article ou dans le long passage dédié à B. elnidoensis dans le film de Pascal Heni, avec Noémie Viallard que je partage ci-dessous.
Je n’ai jamais eu l’occasion de tenter la culture de cette espèce, outre le semis, je ne sais pas comment on peut la propager.

The plant was officially discovered in the Philippines on November 4, 2011 in El Nido, on the island of Palawan, on a limestone wall, semi-exposed, at an altitude of about 2 meters, by Ching-I Peng and his team composed that day from Kuo-Fang Chung, Chien-I Huang, and Rosario Rivera Rubite.
However, the plant has been known since July 1912, when it was harvested by Eugenio Fenix (1883-1939) but it has long been confused with Begonia wadei. In 2009, Patrick Blanc, is intrigued by this species, at the same time that he discovers several other species in the Palawan region (see photos below), and two years later, after numerous discussions with Mark Hugues, an expedition is planned to collect these plants and study them officially.

The plant was described in May 2018 by C.-I Peng, Rosario Rubite and Che-Wei Lin in PLOSone 10.1371: pages 10-15 in an article entitled Chloroplast and nuclear DNA exchanges among Begonia sect. Baryandra species (Begoniaceae) from Palawan Island, Philippines, with descriptions from Mark Hughes, C.-I Peng, C.-W. Lin, Rosario Rubite, Patrick Blanc and K.-F. Chung.
The specific epithet comes from El Nido, where the species was discovered for the first time.
The species is part of the Baryandra section.
Plant with thick stem. Unbranched, ascending or pendulous stalk of calcareous rock wall, up to 50 cm or more, persistent stems, pale yellowish or pinkish green, broadly ovate to oval-triangular, alternate leaves, spiral to tip of stem, subcoriate succulent, bright green or dark brown, reddish veins towards the base, on the reverse the leaves are pale green or magenta with prominent veins, red, webbed veins, axillary panicle inflorescences, bisexual, branched in cymes 20 to 40 centimeters long, white to pinkish flowers, pendulous capsule, with 3 unequal wings.
Begonia elnidoensis is endemic to the coral limestone cliffs of northern Palawan, approximately at sea level. The typical specimen was collected at El Nido, and is also present in the Lagen and Miniloc Islands and in other islands and islands. islets adjacent to El Nido, as observed by some of the authors during an expedition in 2011.
After observing many individuals in different places, it is clear that this species is potentially immortal by the continued emergence of new stems at the base. In addition, the impact on the growth of the alternation of the dry and wet seasons is clearly visible on the plants in the natural environment.
The species has been compared to Begonia wadei because both species have thick-stemmed trunks, differentiated by very broad or very broadly subtriangular oval leaves, the latter having obliquely oval leaves, with 3-4 secondary veins of each side of the midrib, with petioles glabrous compared to those with pubescent tomentose, an inflorescence measuring 20-40 cm in length against only 6-20 cm, and bracts and capsules of different sizes.
Patrick Blanc cultivates this species in the plant wall in his house. It grows very well there but without flowering nor marking the seasonal differences in internode lengths as he describes them in the article or in the long passage dedicated to B. elnidoensis in the film by Pascal Heni, with Noémie Viallard which I share above.
I never had the opportunity to try the culture of this species, besides sowing, I do not know how it can be propagated..

Begonia gironellae

La plante a été découverte le 19 décembre 2014 près de la localité de Barangay Tanabag, sur une pente rocheuse abrupte, moussue, le long de la rivière Tanabag sinueuse, exposée à mi-ombre à une altitude d’environs 30 mètres au nord de l’île de Palawan, dans la région de Puerto Princesa, par Elizabeth P. Gironella lors d’une expédition de Ching-I Peng avec Chien-I Huang, Rosario R. Rubite, M. A. Suzuki, T. Cardona.
Deux populations ont été observées par les auteurs dans la localité type sur le cours inférieur de la rivière Tanabag, dont une était localement abondante. L’espèce est susceptible de croître plus haut sur les berges sinueuses et relativement inaccessibles.

La plante a été décrite en mai 2018 par C.-I Peng, Rosario Rubite et Che-Wei Lin dans PLOSone 10.1371: pages 16 à 18 dans un article ayant pour titre Chloroplast and nuclear DNA exchanges among Begonia sect. Baryandra species (Begoniaceae) from Palawan Island, Philippines, and descriptions of five new species auquel ont collaborés Mark Hughes, C.-I Peng, C-.W. Lin, Rosario Rubite, Patrick Blanc et K.-F. Chung.
L’épithète spécifique rend hommage au professeur Elizabeth P. Gironella qui a guidé l’équipe lors de la visite sur le terrain.
L’espèce fait partie de la section Baryandra.

Rhizome court, rampant aux entre-nœuds très congestionnés. Stipules persistantes, vert jaunâtre pâle ou rosé, largement triangulaires, fortement carénées, très peu veloutées ou presque glabres, feuilles alternes, pétiole cylindrique, vert jaunâtre pâle à rougeâtre, poils peu laineux, glabrescents, charnus fusionnés en un anneau à la base du pétiole, limbe asymétrique, oblique, ovale à largement ovale, parfois polygonal, base cordée, apex obtus à aigu, bords denticulés, peu veloutés, poils blancs, feuilles épaisses, chartacées, succulentes, vertes, vert olive foncé à marron, panachées de zones gris argenté à vert pâle le long de la nervure médiane et vers l’extrémité des nervures primaires près du bord des feuilles, parfois limbe uniformément vert foncé à marron ou avec une nervure sous-jacente, surface glabre, le dessous des feuilles vert pâle ou rougeâtre, peu velouté sur toutes les nervures, nervures palmées avec environs 8 nervures, nervure médiane distincte, avec environs 2 veines secondaires de chaque côté, inflorescences en panicule axillaire, bisexuée et protandre, ramifiée cymosée, cymes dichasiales, provenant directement du rhizome, ramifiée de 3 à 6 fois, dressée ou ascendante, vert jaunâtre à rougeâtre, peu laineuses, bractées vert jaunâtre pâle, hyalines, caduques, en forme de bateau, puis au sommet de l’inflorescence ovales, fleur mâle à 4 tépales, blanc à rosâtre, glabre, externe 2 largement ovée ou obovale à suborbiculaire, interne 2 obovale ou oblancéolée, fleur femelles avec un ovaire vert pâle à rougeâtre, corps trigone-ellipsoïde, avec 4 tépales, blancs à rosés, glabres, externes 2 obovales, largement ovales ou obovales, internes 2 oblancéolées à largement obovales, capsule pendante à 3 ailes inégales, ailes latérales de 2 ± 4 mm de large, aile supérieure de 9 ± 16 mm de large.

Photos Irene Ngoo – Singapour, mars – avril 2020

La nouvelle espèce n’a été trouvée que dans une zone limitée. La plupart des plantes de cette population ont des feuilles panachées avec des taches pâles sur la marge et la nervure médiane sur la surface supérieure.
Les feuilles largement ovales et panachées ressemblent à celles de Begonia cleopatrae, une belle espèce également originaire du nord de Palawan. Les deux espèces ont également des poils charnus fusionnés en un anneau à la base du pétiole foliaire. Cependant, Begonia gironellae se distingue de B. cleopatrae par son port de rosette avec un rhizome plus court à 5 cm (contre plus de 40 cm) de long, des entre-nœuds très congestionnés (contre environ 1 cm), des stipules largement triangulaires (contre lancéolées), 5 ± 6 × 6 ± 7 mm (environ 6 × 3 mm), lame à 12,5 × 9,5 cm (vs 6 × 6 cm), bractées 6 ± 9 × 4 ± 4,5 mm (vs 3 ± 4 × 2 mm ), capsule à ailes abaxiales plus larges (jusqu’à 16 mm contre 12 mm). De plus, B. gironellae est une espèce de plaine qui se trouve dans les forêts de feuillus au bord de la mer, tandis que B. cleopatrae pousse sur les forêts de collines à environs 400 mètres d’altitude.

Begonia gironellae en culture chez un collectionneur allemand – Photo Robert Gall

The plant was discovered on December 19, 2014 near the locality of Barangay Tanabag, on a steep, mossy rocky slope, along the winding Tanabag river, exposed to partial shade at an altitude of about 30 meters north of the Island of Palawan, in the region of Puerto Princesa, by Elizabeth P. Gironella during an expedition of Ching-I Peng with Chien-I Huang, Rosario R. Rubite, M.A. Suzuki, T. Cardona.
Two populations were observed by the authors in the type locality of the lower Tanabag rivers, one of which was locally abundant. The species is likely to grow higher on the winding and relatively inaccessible banks.
The plant was described in May 2018 by C.-I Peng, Rosario Rubite and Che-Wei Lin in PLOSone 10.1371: pages 16 to 18 in an article entitled Chloroplast and nuclear DNA exchanges among Begonia sect. Baryandra species (Begoniaceae) from Palawan Island, Philippines, and descriptions of five new species in which cooperate Mark Hughes, C.-I Peng, C-.W. Lin, Rosario Rubite, Patrick Blanc and K.-F. Chung.
The specific epithet pays homage to Professor Elizabeth P. Gironella who guided the team during the field visit.
The species is part of the Baryandra section.
Rhizome short, crawling with very congested internodes. Stipules persistent, pale yellowish green or pinkish, broadly triangular, strongly keeled, very little velvety or almost glabrous, alternate leaves, cylindrical petiole, pale yellowish green to reddish, hairs slightly woolly, glabrescent, fleshy fused in a ring at the base of the petiole , asymmetrical, oblique, oval to broadly oval, sometimes polygonal, cordate base, apex obtuse to acute, denticulate edges, not very velvety, white hairs, thick leaves, chartaceous, succulent, green, dark olive green to brown, variegated with gray areas silvery to pale green along the midrib and toward the tip of the primary veins near the edge of the leaves, sometimes uniformly dark green to brown or with an underlying vein, glabrous surface, the underside of the leaves pale green or reddish , slightly velvety on all the ribs, webbed ribs with around 8 ribs, distinct midrib, with around 2 secondary veins on each side, inflorescences in panillum axill area, bisexual and protander, branched cymose, dichasial cymes, coming directly from the rhizome, branched 3 to 6 times, erect or ascending, yellowish green to reddish, slightly woolly, pale yellowish green bracts, hyaline, deciduous, boat-shaped, then at the top of the inflorescence oval, male flower with 4 tepals, white to pinkish, glabrous, external 2 broadly ovate or obovate to suborbicular, internal 2 obovate or oblanceolate, female flower with a pale green to reddish ovary, trigone-ellipsoid body , with 4 tepals, white to rosy, glabrous, external 2 obovate, broadly ovate or obovate, internal 2 oblanceolate to broadly obovate, pendant capsule with 3 unequal wings, lateral wings 2 ± 4 mm wide, upper wing 9 ± 16 mm wide.
The new species has only been found in a limited area. Most plants in this population have variegated leaves with pale spots on the margin and midrib on the upper surface.
The broadly oval and variegated leaves resemble those of Begonia cleopatrae, a beautiful species also native to the north of Palawan. Both species also have fleshy hairs fused into a ring at the base of the leaf petiole. However, Begonia gironellae is distinguished from B. cleopatrae by its rosette habit with a shorter rhizome at 5 cm (against more than 40 cm) long, very congested internodes (against approximately 1 cm), largely triangular stipules (against lanceolate), 5 ± 6 × 6 ± 7 mm (approx. 6 × 3 mm), blade 12.5 × 9.5 cm (vs 6 × 6 cm), bracts 6 ± 9 × 4 ± 4.5 mm (vs 3 ± 4 × 2 mm), capsule with larger abaxial wings (up to 16 mm versus 12 mm). In addition, B. gironellae is a lowland species found in deciduous forests by the sea, while B. cleopatrae grows in hill forests at approx. 400 m above sea level.

Begonia jackiana

La plante a été découverte à Sumatra, province de Bengkulu, le 14 août 2010, dans les forêts de Kapahiang Regency à l’altitude de 680 mètres, poussant en petites colonies au bord de la route, près d’un fossé humide à l’ombre d’autres herbes, par Deden Girmansyah et Mark Hughes.

La nouvelle espèce a été dénommée et décrite en 2015 par Mark Hugues dans European Journal of Taxonomy numéro 167, pages 16 et 17 dans un article titré Further discoveries in the ever-expanding genus Begonia (Begoniaceae): fifteen new species from Sumatra, pages 1 à 40.
L’épithète commémore le botaniste écossais William Jack (1795-1822), cette espèce ayant été trouvée alors qu’elle suivait les traces de Jack dans la province de Bengkulu.
l’espèce appartient à la section Bracteibegonia.

Petite colonie formant une herbe terrestre érigée caulescente, haute de 15 à 20 centimètres, tige dressée s’enracinant aux nœuds inférieurs, densément pubescente, feuille elliptique à rhomboïde, membraneuse, asymétrique, face supérieure avec soies uniformément espacées entre les nervures, dessous densément pileux sur les nervures, nervure pennées à palmée-pennées, bord denté, légèrement poilu, inflorescences terminales, cymes sub-ombellées, ramifiées, environ 5 fleurs, bisexuées rose plus foncé au revers, tépales inférieurs rose pâle à blanc, capsule elliptique à ailes triangulaires sous-égales.

Du fait de sa faible répartition, cette espèce, connue dans une seule aire et considérée comme vulnérable, d’autant plus qu’elle n’est pas dans une zone préservée.

Cette espèce est commercialisée en Asie, parfois sous le nom de Begonia sp. ‘Bengkulu’, mais pas en Europe à ma connaissance. Elle peut observée au Royal Botanic Garden Edinburgh.
Multiplication par boutures de tiges feuillées. Plante de culture délicate, en terrarium.

The plant was found in Sumatra, Bengkulu Province, on August 14, 2010, in the Kapahiang Regency Forest at an elevation of 680 meters, growing in small colonies at the edge of the road, near a wet ditch at shadow of other herbs, by Deden Girmansyah and Mark Hughes.
The new species was named and described in 2015 by Mark Hugues in European Journal of Taxonomy number 167, pages 16 and 17 in an article entitled Further discoveries in the ever-expanding genus Begonia (Begoniaceae): fifteen new species from Sumatra, pages 1 at 40.
The epithet commemorates the Scottish botanist William Jack (1795-1822), who was found following the footsteps of Jack in Bengkulu province.
the species belongs to the Bracteibegonia section.
Small colony forming erect caulescent terrestrial weed, 15-20 cm tall, erect stem rooting at lower nodes, densely pubescent, elliptic to rhomboid leaf, membranous, asymmetrical, upper surface with uniformly spaced veins between veins, densely hairy below on veins, pinnate veined to pinnate-pinnate, dentate margin, slightly hairy, terminal inflorescences, sub-umbellate cymes, branched, about 5 flowers, bisexual darker pink on underside, lower tepals pale pink to white, elliptic capsule with triangular wings sub-equal.
Because of its small distribution, this species, known in a single area and considered vulnerable, especially since it is not in a protected area.
This species is traded in Asia, sometimes under the name of Begonia sp. ‘Bengkulu’, but not in Europe to my knowledge. She can observed at the Royal Botanic Garden Edinburgh.
Multiplication by cuttings of leafy stems. Plant of delicate culture, in terrarium only.

Begonia phouchomvoyensis

La plante a été découverte le 28 Décembre 2017 à proximité du village de Nahueng, dans l’Aire Protégée Provinciale de Phou Chom Voy, district de Khamkeut, province de Bolikhamxai au Laos, près du sommet de la chaîne, de 1200 à 1350 mètres d’altitude, dans un sol humide et des roches près des ruisseaux. Floraison de novembre à décembre, fructification de janvier à mars.
L’aire protégée provinciale « Phou Chom Voy », dans la province de Bolikhamxai, est un point de diversité abritant des forêts à feuilles persistantes de haute montagne, à des altitudes de 1 000 à 1 550 mètres. Elle s’étend sur deux districts et est exposé à des conditions climatiques variables d’est en ouest, bordant le Vietnam dans sa partie nord-ouest. En raison de son écosystème particulier, c’est-à-dire une forêt persistante humide et chaude avec un bassin versant principal qui fournit une source d’eau naturelle, ainsi qu’un refuge important pour la biodiversité, cette zone contient probablement de nombreuses espèces endémiques, mais jusqu’à présent, les données scientifiques sur sa flore sont insuffisantes. Grâce à des relevés de plantes de 2018 à 2019, de nombreuses espèces végétales intéressantes ont été trouvées dans cet habitat unique.

L’espèce a été décrite en janvier 2020 par Soulivanh Lanorsavanh, Mark Hughes, Keooudone Souvannakhoummane et Vichith Lamxay dans Taiwania volume 65, numéro 1, pages 37 à 40, dans un article qui a pour titre : Begonia phouchomvoyensis (Begoniaceae), a new species from Lao PDR.
L’épithète spécifique est emprunté au nom vernasculaire donné à la plante par la population locale : Som Koung Phou Chom Voy et dérivé du nom de la localité type.
L’espèce fait partie de la section Platycentrum.

 

Plante rhizomateuse atteignant 35 centimètres de haut. Gros rhizome vert foncé à brun rougeâtre, avec des poils, feuilles succulentes, asymétriques, ovales-orbiculées, base oblique cordée, apex aigu, vertes dessus, vert pâle avec quelques poils dessous, 6 à 8 nervures palmées, proéminentes et duveteuses en dessous, stipules persistantes, succulentes, largement triangulaires, rougeâtres, inflorescences composées de cymes, axillaires près de l’apex des rhizomes, ramifiées jusqu’à 4 fois, bisexuées, bractées étroitement elliptiques à triangulaires, fleurs femelles à 4 tépales blancs, paire extérieure elliptique-oblongue, paire intérieure étroitement elliptique, fleurs mâles à 3 tépales blancs, 2 externes largement elliptiques-oblongs, l’intérieur étroitement elliptique, ovaire rose pâle à villosités clairsemées rougeâtre, à 3 ailes sous-égales.

Semblable à Begonia tamdaoensis C.-I Peng en apparence, de part la forme des feuille et ayant trois styles, mais différant par les stipules glabres (vs peu clairsemées), la surface de la feuille adaxiale strigosée (vs glabre à sous-glabre), les fleurs pistillées à trois tépales (vs cinq) et ovaires trois loculaires (vs deux loculaires).
Également similaire à Begonia sinovietnamica C.Y.Wu en apparence, mais se différenciant par les fleurs pistillées à trois tépales (contre cinq) et les tépales externes peu villeux (vs glabres).
Les trois espèces B. phouchomvoyensis, B. sinovietnamica et B. tamdaoensis semblent être étroitement apparentées, B. sinovietnamica fait partie de la section Diploclinium et les deux autres espèces appartiennent à la section Platycentrum (Moonlight et al.2018). Le placement de l’espèce rhizomateuse B. sinovietnamica dans la section Diploclinium est aberrant, car cette section est composée d’espèces tubéreuses, et il peut mieux s’adapter à la section Platycentrum.
Le placement de B. phouchomvoyensis et B. tamdaoensis est quelque peu aberrant pour la section Platycentrum car les deux possèdent trois styles (et non deux comme d’habitude pour la section), et B. phouchomvoyensis a un fruit à trois locules; cependant, la combinaison de l’aspect rhizomateux et de la placentation axiale convient bien à la section… Provisoirement.
Il est probable qu’avec la découvertes d’autres espèces, au Laos et au Vietnam notamment, une révision de ces sections deviendra indispensable dans un proche avenir.

The plant was discovered on December 28, 2017 near the village of Nahueng, in the Provincial Protected Area of ​​Phou Chom Voy, Khamkeut district, Bolikhamxai province in Laos, near the top of the chain, from 1200 to 1350 meters above sea level. altitude, in moist soil and rocks near streams. Flowers from November to December, fruiting from January to March.
The provincial protected area « Phou Chom Voy », in the province of Bolikhamxai, is a point of diversity sheltering evergreen forests of high mountains, at altitudes from 1 000 to 1 550 meters. It spans two districts and is exposed to variable climatic conditions from east to west, bordering Vietnam in its northwestern part. Due to its particular ecosystem, i.e. a hot, humid evergreen forest with a main watershed that provides a natural source of water, as well as an important refuge for biodiversity, this area probably contains many endemic species, but so far, scientific data on its flora are insufficient. Thanks to plant surveys from 2018 to 2019, many interesting plant species have been found in this unique habitat.
The species was described in January 2020 by Soulivanh Lanorsavanh, Mark Hughes, Keooudone Souvannakhoummane and Vichith Lamxay in Taiwania volume 65, number 1, pages 37 to 40, in an article entitled: Begonia phouchomvoyensis (Begoniaceae), a new species from Lao PDR.
The specific epithet is borrowed from the vernacular name given to the plant by the local population: Som Koung Phou Chom Voy and derived from the name of the type locality.
The species is part of the Platycentrum section.
Rhizomatous plant up to 35 cm high. Large dark green to reddish brown rhizome, with hairs, succulent leaves, asymmetrical, oval-orbicular, oblique cordate base, acute apex, green above, pale green with some hairs below, 6 to 8 webbed veins, prominent and fluffy below, stipules persistent, succulent, broadly triangular, reddish, inflorescences composed of cymes, axillary near the apex of the rhizomes, branched up to 4 times, bisexual, bracts narrowly elliptical to triangular, female flowers with 4 white tepals, elliptical outer pair- oblong, inner pair narrowly elliptical, male flowers with 3 white tepals, 2 outer largely elliptical-oblong, interior narrowly elliptical, pale pink ovary with sparse reddish villi, with 3 sub-equal wings.
Similar to Begonia tamdaoensis C.-I Peng in appearance, due to the shape of the leaf and having three styles, but differing in the glabrous stipules (vs not sparse), the surface of the adaxial strigose leaf (vs glabrous to subglabrous) , the flowers pistillate with three tepals (vs five) and ovaries three cell (vs two cell).
Also similar to Begonia sinovietnamica C.Y. Wu in appearance, but differentiated by the pistillate flowers with three tepals (against five) and the outer villi (not glabrous).
The three species B. phouchomvoyensis, B. sinovietnamica and B. tamdaoensis seem to be closely related, B. sinovietnamica is in the Diploclinium section and the other two species belong to the Platycentrum section (Moonlight and al. 2018). The placement of the rhizomatous species B. sinovietnamica in the Diploclinium section is aberrant, because this section is composed of tuberous species, and it can better adapt to the Platycentrum section.
The placement of B. phouchomvoyensis and B. tamdaoensis is somewhat aberrant for the Platycentrum section because the two have three styles (and not two as usual for the section), and B. phouchomvoyensis has a fruit with three locules; however, the combination of rhizomatous appearance and axial placentation is well suited to the section … Provisionally.
It is likely that with the discovery of other species, in Laos and Vietnam in particular, a review of these sections will become essential in the near future.