Begonia ampla

Plante découverte par le botaniste écossais Charles Barter (1821 – 1859) sur un arbre à Prince’s Island (Sao-Tomé et Principe) mais je ne connais pas la date exacte de la découverte, avant son décès à cause de la dysenterie à Rabba, au Nigeria, le 15 juillet 1859, mais on peut deviner car ce membre de l’Expédition Nigériane de Baikie nous a laissé des écrits. Dans une lettre a Sir William Hooker écrite le 2 janvier 1859, alors que Barter était à bord du Steamer Rainbow, il écrit qu’il a été immédiatement surpris par l’abondance de Bégonias («quelques 10 ou 12 espèces») sur l’île Prince’s Island. Il en a rassemblé plusieurs, mais tout perdu sauf trois dans le processus de séchage des feuilles de spécimens. Il a remarqué cependant que la plupart des bégonias de cette île étaient des espèces succulentes à grandes feuilles, et qu’elles poussaient sur des arbres pour la plupart comme des semi-épiphytes soutenus dans le sol noir qui s’accumule dans les vieux arbres de la forêt. C’est à cette époque que Barter a recueilli des spécimens de B. ampla et B. loranthoides (synonyme de B. mauricei). Après sa mort il fut remplacé dans l’expédition par Gustav Mann (1836-1916), qui récolta en 1860 un autre exemplaire de cette espèce en Guinée Équatoriale, sur l’île de Fernando-Po à 1200 mètres d’altitude.

Espèce épiphyte africaine décrite en 1871 par Joseph Dalton Hooker (1817-1911), botaniste renommé, directeur des jardins royaux de Grande-Bretagne à Kew, dans Flora of Tropical Africa 2, page 574.
L’épithète spécifique signifie « grande », allusion à la taille des feuilles.
L’espèce fait partie de la section Squamibegonia.

Plante épiphyte avec des tiges de 2 mètres de long, poussant sur des arbres ou des roches s’enracinant aux nœuds, pas ou peu ramifiés. Tiges jusqu’à 1,8 centimètre de diamètre, devenant boisé avec l’âge. Feuilles épaisses et charnues, ovales à suborbiculaires, souvent couvertes de poils dans le milieu naturel (rarement en culture), avec une coloration brun-rouge le longe de la nervure principale quand la plante a suffisamment de lumière. Fleurs roses ou blanches en automne et en hiver, à deux tépales arrondis, assez difficiles à différencier entre les mâles et les femelles. Le fruit est une baie de la taille d’un œuf de pigeon, jaune orangée en forme de poire, qui tombe à maturité. Comme les deux autres espèces de la section  Squamibegonia : B. bonus-henricus et B. poculifera la propagation se fait par l’ingestion des baies par des animaux qui disséminent les graines dans leurs excréments.
En Afrique, les feuilles de Begonia ampla et Begonia mannii sont roulées, bouillies pendant 15 à 20 minutes, rincées à l’eau et mangées comme des épinards.
A ma connaissance, Begonia ampla n’a encore jamais été utilisé pour tenter des hybridations, il sera intéressant de voir ce que les sélectionneurs peuvent tirer de cette plante.

 

C’est une plante de culture difficile, liée à ses conditions de vie à l’état naturel : soit dans les îles du Golfe de Guinée à peu près au niveau de la mer, soit sur le continent vers 500 mètres d’altitude, dans des lieux très humides. Sa grande taille exclu la culture en terrarium, ses mœurs épiphytes compliquent encore sa culture. De plus, si cette espèce demande de la lumière filtrée en été, elle a besoin de beaucoup de lumière et de soleil en hiver. J’ai testé la culture dans un panier en fibre de coco, suspendu dans le jardin d’hiver, un second pied étant en bordure du mur végétal, placé contre une écorce  par des liens en raphia.
En panier suspendu, pour forcer la ramification de la plante, il est bon de pincer les tiges lorsqu’elle atteignent 20 à 30 centimètres.
J’utilise un substrat comme pour les autres espèce, mais je force un peu plus la dose en compost mûr et même du compost partiellement décomposé.
Multiplication par semis ou marcotage.

Plant discovered by the Scottish botanist Charles Barter (1821 – 1859) on a tree in Prince’s Island (Sao Tome and Principe) but I do not know the exact date of the discovery, before his death because of dysentery in Rabba, at Nigeria, July 15, 1859, but one can guess because this member of the Nigerian Expedition of Baikie left us writings. In a letter to Sir William Hooker written on January 2, 1859, while Barter was aboard the Rainbow Steamer, he writes that he was immediately surprised by the abundance of Begonias (« some 10 or 12 species ») on the Prince’s Island. He collected several, but lost all but three in the drying process of specimen leaves. He noted, however, that most of the Begonias on this island were succulent large-leaved species, and that they grew on trees mostly as semi-epiphytes supported in the black soil that accumulates in old trees. the forest. It was at this time that Barter collected specimens of B. ampla and B. loranthoides (synonym of B. mauricei). After his death he was replaced in the expedition by Gustav Mann (1836-1916), who in 1860 collected another specimen of this species in Equatorial Guinea, on the island of Fernando-Po at 1200 meters altitude.
African epiphyte species described in 1871 by Joseph Dalton Hooker (1817-1911) in Flora of Tropical Africa 2, page 574.
The specific epithet ampla means « big », referring to the size of the leaves.
This species is part of the Squamibegonia section.
Epiphytic plant with stems 2 meters long, growing on trees or rocks rooting at nodes, not or little branched. Stems up to 1.8 cm in diameter, becoming woody with age. Thick and fleshy leaves, ovate to suborbicular, often covered with hairs in the natural environment (rarely in culture), with a brown-red coloration along the main vein when the plant has sufficient light. Pink or white flowers in autumn and winter, with two rounded tepals, quite difficult to differentiate between males and females. The fruit is a berry the size of a pigeon egg, orange-yellow pear-shaped, which falls to maturity. Like two other species in the Squamibegonia section: B. bonus-henricus and B. poculifera spread is by ingestion of berries by animals that disseminate the seeds in their excrement.
In Africa, the leaves of Begonia ampla and Begonia mannii are rolled, boiled for 15 to 20 minutes, rinsed with water and eaten like spinach.
To my knowledge, Begonia ampla has never been used before to try hybridizations, it will be interesting to see what breeders can get from this plant.
It is a difficult crop plant, linked to its natural living conditions: either in the islands of the Gulf of Guinea roughly at sea level, or on the continent at 500 meters altitude, in very humid places. Its large size excludes terrarium cultivation, its epiphyte mores further complicate its culture. Moreover, if this species requires filtered light in summer, it needs a lot of light and sun in winter. I tested the culture in a basket of coconut fiber, hanging in the winter garden, a second foot being on the edge of the plant wall, placed against a bark by links in raffia.
Hanging basket, to force the branching of the plant, it is good to pinch the stems when it reaches 20 to 30 centimeters.
I use a substrate as for other species, but I force a little more the dose of mature compost and even partially decomposed compost.
Multiplication by sowing or marcotage.