Begonia androrangensis

La plante a été découverte à Madagascar entre le 3 et le 7 novembre 1950 par Henri Jean Humbert (1887-1967) et René P.R. Capuron (1921-1971) dans la vallée inférieure de l’Androranga, affluent de la Bemarivo (Nord-Est) aux environs d’Antongondriha puis entre Doany et Anketsahely, sur les pentes du mont Anjenabe à une altitude comprise entre 600 et 800 mètres.

A la suite des travaux de Monique Keraudren et Jean Marie Bosser, l’espèce a été décrite par Henri J. Humbert en 1972 dans le Bulletin du Muséum National d’Histoire Naturelle, Série 3, Botanique volume 47, tome3, page 76, figure 1.
L’espèce fait partie de la section Erminea.

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Plante acaule entièrement sans poils, à rhizome tubéreux charnu, de 1 à 3 centimètres de large. Feuilles solitaires ou par 2 ou 3, appliquées sur le sol, limbe à 7 nervures palmées, charnu, semi-orbiculaire, quelque peu asymétrique, parfois légèrement pointu et aigu au sommet, vert foncé au dessus, vert marbré de teinte violette dessous. Stipules lancéolées, aiguës, 5 mm de long. Inflorescences solitaires ou par 2, en cyme bipolaire bisexuée de 3 à 12 fleurs mâles et une femelle, bractées axillaires, opposées, lancéolées, petites, caduques. Petites fleurs blanches ou roses, les mâles ont 4 tépales oblongs, les internes sont plus étroits, les femelles a 6 tépales, oblongs. Ovaire oblong, 7 mm de long, un peu compressé, tri-ailé. Capsule nettement pliée, oblongue, 15 x 12 mm; grande aile triangulaire arrondie, env. 8 mm, petites ailes de 2 mm de large. Floraison en septembre octobre, fruits en novembre.
Habitat: sur des rochers de quartzite ou de gneiss dans la forêt tropicale.

Begonia androrangensis a une zone d’occurrence de 185,57 km², une zone d’occupation de 27 km² et occupe un site. Bien que cette espèce soit présente dans une zone protégée, elle connaît un déclin continu du fait de l’exploitation forestière, elle est donc considérée comme étant en voie de disparition.

The plant was discovered in Madagascar between November 3rd and 7th, 1950 by Henri Jean Humbert (1887-1967) and René PR Capuron (1921-1971) in the lower valley of Androranga, a tributary of Bemarivo (North-East ) around Antongondriha then between Doany and Anketsahely, on the slopes of Mount Anjenabe at an altitude between 600 and 800 meters.
Following the work of Monique Keraudren and Jean Marie Bosser, the species was described by Henri J Humbert in 1972 in the Bulletin du Muséum National d’Histoire Naturelle, Series 3, Botany Volume 47, Volume 3, page 76, Figure 1.
The species is part of the section Erminea.
Plant acaule completely hairless, tuberous rhizome fleshy, 1 to 3 centimeters wide. Leaves solitary or 2 or 3, applied on the ground, leafy veined 7 blade, fleshy, semi-orbicular, somewhat asymmetrical, sometimes slightly pointed and acute at the top, dark green above, green marbled purple below. Stipules lanceolate, acute, 5 mm long. Inflorescences solitary or by 2, in bisexual bipolar cyme of 3 to 12 male and female flowers, axillary, opposite, lanceolate, small, deciduous bracts. Small white or pink flowers, the males have 4 oblong tepals, the internals are narrower, the females have 6 tepals, oblong. Ovary oblong, 7 mm long, a little compressed, tri-winged. Capsule clearly folded, oblong, 15 x 12 mm; large rounded triangular wing, approx. 8 mm, small wings 2 mm wide. Flowering in September October, fruits in November.
Habitat: on rocks of quartzite or gneiss in the rainforest.
Begonia androrangensis has an area of occurrence of 185.57 km², a zone of occupation of 27 km² and occupies a site . Although this species occurs in a protected area, it is declining continuously due to logging and is therefore considered to be endangered.

Bibliographie :
Doorenbos, J., M. S. M. Sosef & J. J. F. E. de Wilde. 1998. The sections of Begonia including descriptions, keys and species lists (Studies in Begoniaceae VI). Wageningen Agric. Univ. Pap. 98(2): 1–266.
Humbert, H. 1972. Espèces nouvelles de Begonia de Madagascar. Bull. Mus. Natl. Hist. Nat., Sér. 3, Bot. 47(3): 75–84.
Keraudren, M. 1983. Begoniacées. Flore de Madagascar. 144: 1–108.

 

 

Begonia bogneri

Curieuse petite espèce originaire de Madagascar (récemment découverte aux Comores) qui a été découverte par Josef Bogner, inspecteur du jardin botanique de Munich, accompagné par A. Peyrieras, en charge de la recherche à l’ORSTOM (Office de Recherche Scientifique et Technique), le 23 janvier 1969, à Hiaraka dans la presqu’île de Masoala.
L’espèce a été décrite et dénommée par Rudolf Christian Ziesenhenne en avril 1973 dans The Begonian numéro 40, page 76.
L’épithète spécifique honore l’inventeur de l’espèce.
Cette espèce appartient à la section Erminea.

 

La presqu’île de Masoala, très peu explorée, et cette région montagneuse appelée Hiaraka, a une pluviométrie annuelle moyenne de 3500 millimètres et une moyenne de 230 jours pluvieux. Ce Begonia pousse sur des falaises de granit, recouvertes de mousses, de fougères et de Pothos scandens, à une altitude de 50 mètres au dessus du niveau de la mer, sur un biotope ne dépassant pas 1 hectare. J. Bogner a exploré la montagne jusqu’à son sommet, à environs 1000 mètres, sans trouver d’autre biotope avec cette espèce.

Plante bulbeuse dont les feuilles sont portées par des pédoncules courts et ressemblent à celles des graminées, longues de 10 à 15 centimètres et étroites (2 millimètres), à peu près de la même largeur sur tout la longueur du limbe, les nervures sont disposées comme une plume, mais elles ne sont pas visibles à l’œil nu. Les minuscules fleurs sont roses, les fleurs mâles avec quatre tépales plus hâtives que les fleurs femelles avec six tépales qui exigent plus de lumière pour s’épanouir.

Pour différencier cette espèce des autres espèces de la section Erminea :
Begonia erminea L’Herit. a des feuilles en forme de cœur qui sont palmées.
B. warpuri Hemsley et B. nana L’Herit. sont sans tige ; les feuilles des deux ont des pétioles proéminents et les limbes des feuilles sont étroitement elliptiques, se rétrécissant à chaque extrémité.

Il existe un hybride, Begonia marobogneri dont je ne sais s’il est naturel ou, plus probablement, horticole (Begonia ‘Marobogneri’).

B. bogneri est une excellente plante de terrarium qui, à condition d’avoir beaucoup de lumière, une température constante autour de 25°C et une importante humidité, reste en végétation toute l’année. Elle peut se mettre en repos complet si elle n’a pas ces conditions. À mon avis, la plante est plus attrayante quand elle est cultivée dans la mousse, mais pour le multiplication, on peut utiliser un mélange de tourbe et de vermiculite.

Multiplication par division, j’ai tenté des boutures de feuilles qui se sont bien enracinées, mais qui se sont mis « en repos » avant de former une plante et un bulbe.

Curious little species from Madagascar (recently discovered in Comoros) discovered by Josef Bogner, inspector of the Munich Botanical Garden, accompanied by A. Peyrieras, in charge of research at ORSTOM (Office of Scientific and Technical Research), January 23, 1969, in Hiaraka on the peninsula of Masoala.
The species was described and named by Rudolf Christian Ziesenhenne in April 1973 in The Begonian number 40, page 76.
The specific epithet honors the inventor of the species.
This species belongs to the section Erminea.
The almost unexplored Masoala peninsula and mountainous region called Hiaraka has an average annual rainfall of 3500 millimeters and an average of 230 rainy days. This Begonia grows on granite cliffs, covered with mosses, ferns and Pothos scandens, at an altitude of 50 meters above sea level, on a biotope not exceeding 1 hectare. J. Bogner explored the mountain to its summit, about 1000 meters, without finding any other biotope with this species.
Bulbous plant whose leaves are borne by short peduncles and resemble those of grasses, 10-15 cm long and narrow (2 mm), about the same width along the entire length of the blade, the veins are arranged as a feather, but they are not visible to the naked eye. The tiny flowers are pink, the male flowers with four tepals earlier than the female flowers with six tepals that require more light to flourish.
To differentiate this species from other species in the Erminea section:
Begonia erminea L’Herit. has heart-shaped leaves that are webbed.
B. warpuri Hemsley and B. nana L’Herit. are without stem; the leaves of both have prominent petioles and leaf blades are closely elliptical, narrowing at each end.
There is a hybrid, Begonia marobogneri which I do not know if it is natural or, more probably, horticultural (Begonia ‘Marobogneri’).
B. bogneri is an excellent terrarium plant which, provided it has a lot of light, a constant temperature around 25 ° C and high humidity, remains in vegetation all year round. She can rest completely if she does not have these conditions. In my opinion, the plant is more attractive when it is grown in the moss, but for the multiplication, one can use a mixture of peat and vermiculite.
Multiplication by division, I tried cuttings of leaves which were well rooted, but which were put « rest » before forming a plant and a bulb.

Begonia nosymangabensis

Bégonia découvert en 1998 par Henri Laporte sur l’île de Nosy Mangabe au nord de Madagascar, puis décrit et dénommé en juillet 2017 par David Scherberich et Jacky Duruisseau dans  Candollea Vol. 72(2), pages 257 à 263.
L’espèce fait partie de la section Erminea.
L’épithète spécifique signifie « qui est de Nosy Mangabe », lieu de sa découverte, où il pousse sur les rochers de granit mousseux dans les cours d’eau, à faible altitude. Il a été trouvé en association avec B. erminea L’Hér. et une autres plante dont on suppose que c’est un hybride naturel entre les deux espèces.

Begonia nosymangabensis se rapproche de Begonia keraudreniae Bosser, dont il diffère par ses feuilles plus grandes et plus profondément incisées et l’absence de poils à la face adaxiale.

Découvert en même temps que Begonia pteridoides les deux nouvelles espèces sont des micro-endémiques et sont considérées comme «Vulnérables» selon les Catégories et Critères de la Liste Rouge de l’UICN.

Plante vivace tubéreuse, à végétation érigée. Floraison rose, presque toute l’année si les conditions de chaleur et d’humidité sont réunies.

Самые редкие виды Бегонии в моей коллекции.
Он был обнаружен Анри Лапорте на острове Носи Мангабе на севере Мадагаскара.
Когда Анри Лапорт умер, его коллекция была сохранена Джеки Дуриссо.
Другой пример растения был в ботаническом саду Лиона.
Ботаники понимали, что это новый вид, и его имя было дано только в июле. Его название означает: « Бегония, которая растет в Носи Мангабе« 
В мире всего три экземпляра этого растения.
В природе это вид, которому угрожает исчезновение.

Il se multiplie assez facilement par boutures de feuilles pédonculées, et encore plus vite par les fragments de pétioles, qui font plus vite plus des racines, et un tubercule d’où partent les tiges feuillées des nouvelles plantes.

 

Begonia discovered in 1998 by Henri Laporte on the island of Nosy Mangabe in northern Madagascar, then described and named in July 2017 by David Scherberich and Jacky Duruisseau in Candollea Vol. 72 (2), pages 257-263. The specific epithet means « which is Nosy Mangabe », place of its discovery, where it grows on the rocks of sparkling granite in the rivers, at low altitude. It has been found in association with B. erminea L’Hér. and another plant which is supposed to be a natural hybrid between the two species.
This new species belongs to the section Erminea A. DC. Begonia nosymangabensis is similar to Begonia keraudreniae Bosser, which differs in its larger, more deeply incised leaves and lack of adaxial facial hair.
Discovered at the same time as Begonia pteridoides, the two new species are micro-endemic and are considered « Vulnerable » according to the IUCN Red List Categories and Criteria.
Tuberous perennial plant with erect vegetation. Pink flowering, almost all the year if the conditions of heat and humidity are met.
It is easily propagated by cuttings of pedunculate leaves, and even more quickly by fragments of petioles, which make more rapid roots, and a tubercle from which leafy stems of new plants leave.

Begonia pteridoides

La plante a été découverte sur des blocs de granit moussus, sur l’île de Nosy Mangabe, dans la baie d’Antongil, en 2001 par Paul Clément Harimalala et Henri Laporte (1944-2001) lors de son dernier voyage à Madagascar, juste avant sa mort d’une forme grave de paludisme. Elle n’a jamais été retrouvée depuis et malheureusement aucun spécimen d’herbier n’a été réalisé.

L’espèce a été décrite par David Scherberich et Jacky Duruisseau ( -2018) en décembre 2017 dans Candollea numéro 72, page 261.
L’espèce fait partie de la section Erminea.
L’épithète spécifique fait références aux fougères du genre Pteris auquel le feuillage fait penser.

Plante herbacée lithophyte tubéreuse à tiges courtes rouges, en grappes se propageant en feuilles pendantes droites, de 12 millimètres de long, étroites, segmentées, filiformes, vert clair brillantes, plus pâle au revers avec des nervures légèrement en relief, inflorescences de 2 à 3 fleurs rose clair de septembre à juin.

Au fil des ans, des plantes vivantes ont été partagées avec des collectionneurs de bégonia. Bien que difficile à maintenir en vie, elles sont toujours présentes dans quelques collections spécialisées et chez les cultivateurs de terrariums. En culture, la plante est érigée, mais une photo prise in situ par H. Laporte, montre une colonie de plantes poussant sur du granit, aux feuilles pendantes. Cette habitude pourrait refléter une réaction à une période de sécheresse momentanée.
La plante est considérée comme vulnérable conformément aux catégories et critères de la Liste rouge de l’UICN en raison de l’aire de répartition supposée restreinte de l’espèce, toutefois, l’île de Nosy Mangabe étant une réserve naturelle, l’espèce n’est pas menacée d’extinction par l’activité humaine.

Culture très délicate, en terrarium avec une humidité très forte constante et une température toujours proche de 25°C.
Multiplication, longue, par boutures de feuilles, voir même de fragments de feuilles.

The plant was found on mossy granite boulders on the island of Nosy Mangabe in Antongil Bay, in 2001 by Paul Clément Harimalala and Henri Laporte (1944 – 2001) during his last trip to Madagascar, just before he died of a severe form of malaria.
It has never been found since and unfortunately no herbarium specimen has been made.
The species has been described by David Scherberich and Jacky Duruisseau (- 2018) in December 2017 in Candollea number 72, page 261.
The species is part of the section Erminea.
The specific epithet makes references to ferns of the genus Pteris to which the foliage makes to think.
Tuberous lithophilous herbaceous plant with short red stems, in clusters propagating in straight drooping leaves, 12 mm long, narrow, segmented, filiform, bright green, lighter on the underside with slightly raised veins, inflorescences of 2 to 3 light pink flowers from September to June.
Over the years, living plants have been shared with Begonia collectors.
Although difficult to maintain alive, they are still present in some specialized collections and terrarium.
In culture, the plant is erected, but a photo taken in situ by H. Laporte, shows a colony of plants growing on granite, with hanging leaves. This habit may reflect a reaction to a period of momentary drought.
The plant is considered vulnerable in accordance with the IUCN Red List categories and criteria due to the species restricted range, however as Nosy Mangabe Island is a nature reserve, the species is not threatened with extinction by human activity.
Very delicate cultivation, in terrarium with a very constant high humidity and a temperature always close to 25 ° C.
Multiplication, long, by cuttings of leaves, or even fragments of leaves.